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Il était une fois le slow
Il était une fois le slow
La place est désertée, le grand abri est sans vie, vieux cinéma d autrefois
Qui chaque dimanche après midi, pour quelques heures reprend vie
La même ou enfant nous allions voir blanche neige, la belle au bois dormant
Plus de sièges en bois, le rideau et l écran, eux aussi disparus, passes au rebut
C est maintenant salle de bal, la « boom » pour adolescents que nous fumes
Les « meules » arrivent par grappe, sont rangées côte à côte sous le vieil abri
Les moteurs trafiqués, surchauffés claquent en refroidissant lentement
Ça sent l’huile et l’essence, les rebelles sont à la fête aujourd’hui
Les bandes de jeunes, perfecto pour les plus nantis, Westons aux pieds
Blousons de sky et chemises collants aux corps, col pelle à tarte relevé sur la nuque
Ils sont venus de tous les villages alentours, ils fréquentent les mêmes écoles
Hormis quelques inconnus, roulant des mécaniques, sûr, des durs de durs
Les filles toutes plus belles les unes que les autres, il est difficile de choisir
Se parlent à voix basse, roulent des yeux faisant probablement déjà leur choix
Tout ce petit monde se dirige vers l entrée, les choses sérieuses vont commencer
Une fois le mythique tampon apposé au poignet, c’est un autre monde qui apparait
Tout est flou, boules a facettes, spots et projecteurs, font jaillir mille couleurs
Dansantes, fuyantes au son de la musique des grandes années rock et disco
Tous sont en transe, se déhanchent sur la piste, odeur de parfum, relents de sueur
Ils se lachent, se dépensent, oubliant pour un temps, toutes ces heures de cours
Puis ça s’assombrit, éclats de lumière sur des chemises d une blancheur immaculé
Les ombres glissent vers la piste, fusionnent deux par deux, les corps bien serrés
Une fumée monte du sol, atmosphere, irreelle, magique, surnaturelle, sensuelle
J invite ma partenaire, nous nous joignons a la nuée, la piste est bondée
Voici venu le moment de nous retrouver, le slow va commencer, intimité
La musique est doucereuse, nonchalante, la voix de Jagger nous chante “Angie “
Sa tète au creux de mon epaule, son souffle chaud dans mon cou, tétanisé
Tout en maladresse j ose, mes mains caressent sa longue chevelure de jais
En reponse, je ressens une douce chaleur dans la nuque, ses doigts s y posent
Desir, attirance, ensemble, nous venons de découvrir quelque chose
Le baiser dura longtemps,nous semble t il plus que le temps d une chanson
Revenu a nous, tendrement enlaces, a «Angie » avait fait place a « l été indien »
Un dimanche extraordinaire, deux adolescents ordinaires, une idylle est née
Que reste t il aujourd’hui, de tous ces flirts d’hier, des souvenirs flous d’ autres clairs
Des amours d adolescense, encore des gosses, qui se cherchent, moments de tendresse
C était bien c’ était « il était une fois le slow », c était nos années soixante dix
A vous qui lirez ceci : laissez vous de temps en temps aller à la reverie, faites remonter en couleur Vos souvenirs d’hier
Jean pierre 20/02/2014
Tags : slow, temps, durs, deux, piste
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